La Réserve naturelle domaniale de la Grande Fange

Vielsalm

Même si cette étendue fagnarde ne concurrence pas celle de la Baraque Michel en terme de superficie, on ne l’aurait pas imaginée si grande, là-haut près de la Baraque de Fraiture. Elle mérite amplement une petite visite !

Erigée en réserve naturelle domaniale, tout comme son homologue de la Baraque Michel, elle fait partie d’une zone plus vaste qui constitue le Plateau des Tailles et dont le sommet est précisément la Baraque de Fraiture, culminant à 652 m.

Une réserve naturelle couvrant une superficie 682 hectares y a été créée en 1967.

Nous vous proposons de découvrir une partie de celle-ci, la Fange de Sacrawé, depuis un petit parking situé un peu plus bas que la Baraque de Fraiture, à l’écart de la N89 qui file vers Vielsalm.

On voit bien que dans le cadre du projet LIFE de réhabilitation des zones tourbeuses, un aménagement de qualité a été effectué : caillebotis, panneaux didactiques, tour d’observation. Des éléments qui rendent la visite conviviale et agréable. D’autant que la toute première partie a été rendue accessible aux poussettes et chaises roulantes. Au moins pour accéder à la vue panoramique sur la fagne.

L’itinéraire ici continue bien au-delà et pousse la boucle jusqu’au hameau de Petites Tailles, où les habitants démontrent souvent leur attachement par des aménagements bien agréables.

Ensuite, on traverse à nouveau la Grande Fange en direction de Regné sans toutefois atteindre la N89 directement. Avant, on bifurque vers la gauche pour rejoindre le point de départ. Il reste alors encore un bon kilomètre à parcourir sur un total de 6.

On y trouve une formation géologique intéressante : la palse. C’est une cuvette circulaire constituée par un tapis sphaignes flottantes, avec généralement un plan d’eau au centre.

Cette fange protégée d’une superficie de 280 ha a été dégagée des épicéas qui l’avaient envahie, dans le cadre du projet LIFE Ardenne liégeoise. Elle a retrouvé son aspect originel et elle est fréquentée par des canards et des castors.

Les végétaux ne s’y décomposent pas facilement du fait de l’acidité et de l’humidité de ce sol fagnard. Cela forme ainsi la tourbe, une matière organique à la teinte brune foncée.
On s’en servait jadis souvent comme combustible.

Sachant qu’elle se forme à raison de 1 mm par an, il faut des centaines ou des milliers d’années pour former une tourbière.

On y trouve des espèces de plantes assez typiques telles que la myrtille, la callune ou encore la bruyère quaternée.

Lorsque l’épaisseur de la tourbe est assez faible, on parle de lande. Lorsqu’elle est plus importante, on parle de tourbière.

Dans ce dernier cas, un autre type de végétation s’y développe comme les linaigrettes, les droseras, les andromèdes ou différents types de sphaignes, qui par ailleurs se raréfient.

Il faut être assez prudent lorsque l’on s’aventure dans une tourbière car le terrain spongieux prête à l’enfoncement. Le piétinement lui est de toutes façons particulièrement nocif.

Une plateforme d’observation en bois avec quelques souches de bois pour s’y reposer. On y trouve également sur son pourtour intérieur d’intéressantes informations didactiques sur la flore et la faune locales.

Cette croix d’une hauteur de 1.40 m en schiste ardoisier et aux bras courtauds contient une épigraphe commémorative.

Inscription :

"VOUS/TOUS QUI/PASSEZ ICI PRIEZ POUR/IHS/LE REPOS/ DES AMES/DES FIDELES TREPASSEZ/ IOANNES HUBERTUS/MARECHAL PRESBYTER/ROMAN O-CATHOLICUS/EX PETITES TAILLES/HANC CRUCEM DE FIXIT/ANNO 1835".

Ce village du Plateau des Tailles situé aux confins occidentaux de la commune, au sud de la Grande Fange, était programmé pour être le théâtre du premier tir du missile V2 prévu le 6 septembre 1944. Modifié par les circonstances pour Sterpigny.

D’anciens bacs-abreuvoirs à l’entrée du village.

Cette plaque commémorative apposée sur une grosse pierre a été placée en l’honneur et en reconnaissance des morts militaires et civils des deux guerres mondiales.

Une statue de la Vierge Marie dans une niche en moellons de grès.

Une prière à été ajoutée à côté du petit sanctuaire :

Lumière Divine,

Aide-nous à participer
A l’éveil de la conscience des humains
A la valeur essentielle qu’est
L’Amour inconditionnel envers tous les êtres
Dans le respect absolu de chacun.

Aide-nous à partager équitablement
Les ressources si abondantes de notre planète
Afin que la pauvreté s’évanouisse enfin.
Ceci est parfaitement possible.

Aide-nous à restituer à notre planète
Toute sa beauté, toute sa vie, toute sa splendeur.
Aide-nous à dépolluer sainement,
A recycler profitablement nos déchets.

Que la rentabilité ne soit plus
le Maître-mot sur notre Terre
Et que cette notion soit remplacée
Par celle de justice sociale et
D’abondance offerte à tous.

Alors naîtra au cœur de chacun
L’espoir, la paix intérieure, la joie
Et tous, nous nous sentirons unis
A la nature, aux êtres, à l’univers
Dans la jouissance du cœur,
Dans la paix de l’âme.

Pour ton énergie d’Amour, merci, Lumière Divine.

Ce bâtiment date vraisemblablement du 18è siècle. On dit qu’elle a été construite pour rendre grâce à Saint-Hubert pour avoir protégé un enfant perdu dans les bois d’une meute de loups.

Elle a été bénie officiellement par l’abbé Frédéric Lutete le 14 juillet 2019 à l’occasion du baptême du petit garçon qui habite dans la maison attenante à la chapelle.

Une plaque commémorative apposée sur un rocher à la mémoire de Jean-Marie Dum, (7 août 1939 - 10 août 1997). Botaniste et écologue, il a ardemment défendu le Plateau des Tailles pour préserver son milieu écologique.